Le syndrome des ovaires polykystiques touche 1 femme sur 10 en France aujourd’hui et est la première cause d’infertilité féminine. Le diagnostic du SOPK est très long.

7 ans en moyenne : c’est le temps qu’il faut pour avoir un diagnostic du SOPK, syndrome des ovaires polykystiques.

C’est long, 7 ans.

Et pendant ce temps, c’est l’errance médical, l’incompréhension et la souffrance…

Alors pourquoi est-ce si long encore aujourd’hui ?

Je vous explique dans cet article ce qu’est le SOPK, les raisons de ce long diagnostic et ce qui peut vous faire penser que vous souffrez de ce syndrome.

diagnostic du SOPK

Qu’est-ce que le SOPK ?

Le SOPK n’est pas une maladie mais un syndrome, c’est-à-dire un ensemble de symptômes qui reflètent un dérèglement hormonal profond. Il touche 1 femme sur 10 en France aujourd’hui et est la première cause d’infertilité féminine.

Ce n’est pas rien. D’autant que ses conséquences sur la santé peuvent être très importants. Il est donc important de chercher des solutions pour le retour à l’équilibre et prévenir les risques.

Comment se caractérise le SOPK ?

Au départ, ce sont souvent des règles irrégulières qui sont constatées lors de la puberté. Mais comme la mise en place des règles peut être longue et sporadique, l’hypothèse d’un SOPK n’est pas toujours évoquée.

Ensuite, les signes d’une hyperandrogénie peuvent apparaître. L’hyperandrogénie est un excès d’hormones dites masculines comme la testostérone. Cela peut entrainer des changements physiques tels que de l’acné, une augmentation de la pilosité et une perte de cheveux.

Pour certaines, le SOPK s’accompagne d’une prise de poids importante, voire même d’obésité.

C’est la première cause d’infertilité féminine !

La bonne santé hormonale féminine se caractérise par des cycles réguliers (à quelques jours près) d’une durée de 24 à 36 jours selon les femmes. Les cycles « normaux » de 28 jours n’existent pas ! Chaque femme est différente et chaque cycle peut l’être aussi.

L’ovulation au 12e jour est lui aussi un beau mythe ! Mais ce qui fait la qualité d’un cycle, c’est pourtant l’ovulation ! Les signes d’une bonne ovulation sont des règles régulières, le changement de la glaire cervicale pour une glaire plus abondante qui ressemble à du blanc d’œuf au moment de l’ovulation, une hausse de la température et éventuellement des sensations au niveau du bas ventre.

La qualité de l’ovulation est un signe de bonne santé chez la femme.

Un syndrome des ovaires polykystiques au nom trompeur

On pourrait penser qu’une femme qui souffre de SOPK a des kystes au niveau des ovaires. Eh bien, non ! Le nom de ce dérèglement nous vient directement des années 1930 lorsqu’il a été observé ce que l’on croyait être des kystes, vu la forme et l’emplacement de ceux-ci.

On le sait aujourd’hui, ce ne sont pas des kystes, mais des amas de follicules ovariens qui ne sont pas arrivés à maturation. Pour faire simple, pendant la phase folliculaire, un follicule ovarien se développe, mature et devient l’ovocyte qui sera libéré au moment de l’ovulation pour être fécondé (ou non !). Dans le cas de SOPK, le dérèglement hormonal est tel que l’ovulation ne se produit pas ou pas à chaque fois et que les follicules ovariens non matures s’accumulent dans les ovaires. Ce qui explique les règles irrégulières, dysménorrhée, ou l’absence de règles, aménorrhée.

Retrouvez l’article complet pour comprendre comment se passe l’accompagnement en naturopathie : SOPK et naturopathie

Pourquoi le diagnostic du SOPK est-il si long ?

Je vois principalement deux raisons à cela. La première, c’est que le dérèglement hormonal est masqué par la pilule et la deuxième, c’est que toutes les femmes n’ont pas les mêmes symptômes.

Le diagnostic est retardé par la prise de pilule

Souvent, les dérèglements hormonaux apparaissent à la puberté. Les règles sont irrégulières, sporadiques. La pilule est donc quasiment systématiquement proposée à la jeune fille. Le cycle est alors mis en dormance, tout comme l’activité ovarienne et dans la plupart des cas, l’ovulation est coupée.

Ce qui peut cacher un SOPK.

Et c’est seulement quand, des années après, elle arrête la pilule que le dérèglement hormonal est de nouveau visible. Après tout, quelle ado n’a pas d’acné ! Et la prise de poids peut être imputée à la pilule… Bref, on passe complètement à côté d’un SOPK ! Mais lorsque le désir de grossesse est là et que l’ovulation ne revient pas, la femme fait face à l’infertilité et les examens peuvent alors le pot aux roses est découvert.

Les femmes n’ont pas toutes les mêmes symptômes !

Toute la difficulté d’établir un diagnostic clair est sûrement là : toutes les femmes n’ont pas les mêmes symptômes ! Si la plupart ont des signes visibles : règles irrégulières, prise de poids, acné, pilosité, perte de cheveux, d’autres n’ont rien de bien clair ni voyant. Car oui, certaines femmes souffrant de SOPK ont des règles, sont minces et sans acné.

Quels sont les risques de complications sur le long terme ?

Ainsi, même si aucun signe n’est visible, la santé peut continuer à se dégrader.

Les principaux risques sont : les troubles cardiovasculaires (hypertension, cholestérol et triglycérides élevés), le syndrome métabolique voire même le diabète de type II, la NASH (foie gras non alcoolique) et le cancer de l’endomètre car la muqueuse utérine n’étant plus évacué régulièrement, elle peut se développer anarchiquement.

Et on le sait moins, mais les femmes atteintes de SOPK ont plus de chance d’avoir des complications au moment de la grossesse : des risques de fausses couches plus élevés, de diabète gestationnel, de prééclampsie (entre autres de l’hypertension pendant la grossesse) ou même d’accouchement prématuré.

Donc vous voyez, le SOPK, ce n’est pas juste une question d’infertilité. Il y a des risques importants pour la santé.

Ce qui peut vous faire penser à un SOPK…

Aujourd’hui, le diagnostic du SOPK évolue. Il s’appuie toujours sur les critères de Rotterdam mais une partie de la communauté médicale, les spécialistes du SOPK, s’entendent pour dire qu’il est important d’élargir les critères pour le diagnostic car c’est un dérèglement multifactoriel.

 

Le diagnostic de SOPK repose sur les critères de Rotterdam

Encore aujourd’hui, le diagnostic du SOPK repose officiellement sur la présence de 2 sur 3 critères de Rotterdam. Pourtant, cette classification est considérée par une partie de la communauté médicale et scientifique comme restrictive et sujette à débat. Pourquoi ? Parce que beaucoup de femmes ne rentrent pas dans le tableau et passent ainsi à côté du diagnostic.

Les critères de Rotterdam sont :

  • Une ovulation rare ou absente (et donc des règles irrégulières ou absentes)
  • La présence d’amas folliculaires à l’échographie avec un ou deux ovaires à l’aspect polykystique
  • Une hyperandrogénie clinique (perte de cheveux (alopécie), augmentation de la pilosité (hirsutisme) acné) et / ou biologique (élévation des taux d’androgènes, hormones dites masculines)

La difficulté étant que certaines femmes n’ont pas d’ovaires polykystiques ni de changements physiques et que l’interprétation des dosages hormonaux peut s’avérer complexe.

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Quels sont les autres signes qui peuvent vous amener au diagnostic de SOPK ?

Dans l’idéal, un bilan hormonal complet pourrait être réalisé afin d’exclure toute autre pathologie (l’hyperplasie des surrénales par exemple qui elle aussi peut entrainer une hyperandrogénie) et de comprendre les facteurs de ce dérèglement hormonal.

  • Dosage des hormones FSH et LH dont le rapport peut être inversé en cas de SOPK avec un taux de LH anormalement élevé mais sans pic préovulatoire
  • Dosage des hormones des œstrogènes et de la progestérone avec dans certains cas un taux d’œstrogènes élevés et de progestérone bas
  • Dosage des androgènes notamment testostérone, androsténedione, sulfate de déhydroépiandrostérone (SDHA ou DHEAS) qui peuvent être augmentés ou normaux mais avec des signes cliniques : hirsutisme (augmentation de la pilosité) dans 70% des cas, alopécie (perte de cheveux) et acné
  • Dosage de la prolactine qui peut être augmentée
  • Dosage de l’insuline car il peut y avoir une résistance à l’insuline dans 70% des cas avec des troubles de la glycémie, un hyperinsulinisme, une prise de poids, voire même l’apparition d’un syndrome métabolique ou d’un diabète de type II, éventuellement à compléter avec les indices Homa et Quicki
  • Un bilan thyroïdien complet car une hypothyroïdie est souvent en lien avec un SOPK : TSH, T3, T4, dosage des anticorps (la TSH n’étant pas suffisante pour avoir une vue d’ensemble du fonctionnement de la thyroïde)
  • Dosage de l’AMH (hormone antimüllérienne) qui est le reflet de la réserve ovarienne car en cas d’anovulation, la réserve ovarienne est encore très conséquente
  • Eventuellement, dosage du cortisol dont le cycle peut être déréglé par emballement surrénalien

En conclusion sur le diagnostic du SOPK :

En cas de doutes et de présence de plusieurs, tournez-vous vers votre médecin, gynécologue, endocrinologue ou spécialiste du SOPK afin d’affiner le diagnostic et de comprendre quels sont vos facteurs de dérèglement. Ce qui vous permettra ensuite de cibler vos stratégies de retour à la santé, quelles sont médicales ou naturelles.

Le SOPK en vidéo :

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