Le cholestérol : un des grands maux de notre société actuelle. En France métropolitaine, une personne sur cinq a un excès de « mauvais cholestérol »*. Pourquoi est-il considéré comme néfaste s’il est lui-même produit par notre organisme? Faisons le point sur l’avancée des recherches depuis sa découverte dans les années 50.
Le verdict est tombé : vous avez du mauvais cholestérol! Pour faire baisser ce taux (le cholestérol LDL doit être inférieur à1,6g/l), on vous propose un traitement. Après tout, pourquoi pas puisque vous connaissez beaucoup de personnes dans ce cas et que c’est un risque cardio-vasculaire, vous a-t-on dit. Mais le cholestérol, qu’est-ce c’est? A quoi cela sert-il? Et en quoi est-ce néfaste si le « mauvais » cholestérol est trop élevé? Quels sont les traitements et leur efficacité?
Le cholestérol : kesako?
Le cholestérol est une lipoprotéine (en réalité, c’est du transporteur du cholestérol dont on parle lors d’analyses sanguines) synthétisée par l’organisme et indispensable à son fonctionnement. Le cholestérol lui-même, constituant important de nos membranes cellulaires et de notre cerveau, permet aussi l’élaboration d’hormones. Depuis les années 1950, avec l’étude menée par Ancel Keys, la guerre est lancée contre le « mauvais » cholestérol. Et depuis, cela n’a jamais cessé. Considéré comme un risque cardio-vasculaire majeur au même titre que le surpoids, l’obésité, le diabète, la sédentarité et le tabagisme, le taux de LDL est étroitement surveillé. S’il est supérieur à 1,6 g/l pour toute personne saine ou 1,3 g/l pour toute personne ayant un facteur de risque cardio-vasculaire, un traitement est proposé.
Le cholestérol, un dogme?
Finalement, on se rend compte que l’étude menée par Ancel Keys n’a été que partielle et a permis de justifier la « dangerosité » du cholestérol LDL en quantité élevée. A ce jour, le lien entre le taux de cholestérol et les maladies cardio-vasculaires n’a pas été prouvé. Quant aux statines, utilisées pour faire baisser le taux de cholestérol LDL circulant, leur efficacité ne semble plus si pertinente. Les essais cliniques se révèlent non décisifs quant à l’impact positif de la prise de médicament anticholestérolémiant sur la diminution d’accidents vasculaires. Hors dans les pays occidentaux, grands consommateurs de médicaments à base de statines, le nombre de maladies cardio-vasculaires est toujours en augmentation. Et les statines d’avoir de nombreux effets secondaires notamment en terme de douleurs musculaires et de neuro-toxicité. La cause serait plutôt à chercher du côté de l’alimentation occidentale : trop sucrée et carencée. Différentes études ont montré que les personnes ayant un régime de type méditerranéen sont moins sujettes aux accidents cardio-vasculaires.
L’homocystéine, un marqueur de risque cardio-vasculaire
L’homocystéine est un acide aminé souffré qui, en petite quantité, est présent physiologiquement dans l’organisme. Son dosage détermine la quantité présente dans le sang. C’est un marqueur les plus importants en cas de suspicion de risque cardio-vasculaire. Plus le taux est élevé, plus le risque d’accident vasculaire cérébral l’est aussi. Le test est prescrit lors d’antécédent d’accident cardiaque ou de risque familial important. Il est alors recommandé de supplémenter en vitamines B6, B9, B12 car l’augmentation de l’homocystéine peut être liée à une carence en vitamines du groupe B. L’alimentation peut être modifiée en faveur des produits à base de céréales complètes ou semi-complètes (les céréales raffinées dont le riz blanc et le blé dont le type est inférieur à T80 sont carencées en vitamines). L’homocystéine est un indicateur de risque cardiaque et vasculaire plus pertinent que le cholestérol. Découvert par le docteur Kilmer McKully dans les années 60, le dépistage des troubles cardio-vasculaires par dosage de l’homocystéine n’a pas résisté longtemps face au poids du dogme du « mauvais » cholestérol.
Les habitudes alimentaires qui protègent des risques cardio-vasculaires : le régime méditerranéen
D’après les nombreuses études sur le sujet, ainsi que l’enseigne la naturopathie traditionnelle, les risques de maladies vasculaires sont en lien avec des habitudes alimentaires néfastes : produits industrialisés riches en sucre, sel et additifs, graisses saturées et transformées (huiles hydrogénées, fritures), excès de protéines animales (surtout viande rouge et charcuterie), aliments sucrés (biscuits, viennoiseries, bonbons, sodas), etc. La liste est longue. Le régime méditerranéen (ou régime crétois) est celui qui protège le plus des accidents vasculaire cérébraux. On l’appelle « régime » mais c’est en réalité plus un ensemble d’habitudes alimentaires ayant pour base une alimentation variée, riche en fruits et légumes, l’apport d’huiles de qualité poly-insaturés, de céréales non raffinées et de protéines animales plus digestes (poisson, viande blanche, fromage de chèvre et brebis). Cette base alimentaire permet une grande diversité pour des aliments digestes, simples, sains et surtout nutritifs. Elle ne surcharge pas l’organisme en graisses saturées qui peuvent encrasser le système vasculaire. Dans un précédent article, je vous expliquais l’importance de bons lipides : plein feux sur les omegas 3.
Attention
Les informations ci-dessus ne signifient pas que vous devez arrêter votre traitement médical en cours.
Plus d’informations
Florent Berthet : Le cholestérol, histoire de la controverse et recommandations
L’homocystéine : http://gestionsante.free.fr/homocysteine.htm
Interview d’André Burckel sur le régime microbiote : https://www.youtube.com/watch?v=Px_PwslDGoA
* Etude Nationale Ntutrition Santé (ENNS – 2006-2007) : http://invs.santepubliquefrance.fr/beh/2013/31/2013_31_1.html