Surpoids : et si ça venait du cerveau?

Perdre du poids, ce n’est pas seulement une question de volonté. Encore faut-il en être capable physiquement. Voyons comment et pourquoi.

Vous êtes en surpoids et voudriez perdre quelques kilos ? Vous avez l’impression d’avoir déjà tout essayé sans succès ? Plus vous mangez et plus vous prenez du poids ?

Vous vous dites « je n’ai pas de volonté » ou « c’est de ma faute si je suis en surpoids ». Rien qu’en regardant votre assiette pleine, vous avez l’impression de prendre un kilo. Et surtout, moins vous mangez, plus vous en prenez !

C’est normal car le plus important n’est pas ce que vous mangez mais comment vous le mangez !

Je vous explique ici quels sont les freins à la perte de poids et les bonnes questions à vous poser.

surpoids

Surpoids : est-ce une question de volonté ?

Dans 95% des cas, le poids est repris après la fin d’un régime. Pourtant, nombre d’entre vous continue à suivre des restrictions drastiques dans l’espoir d’affiner la silhouette. Plus ça rate, plus la culpabilité est grande de ne pas avoir réussi. Et c’est un cercle vicieux qui peut durer toute une vie.

Alors pourquoi les régimes ne marchent pas ? Parce que ce n’est pas qu’une question de volonté. On peut vouloir perdre du poids, mais ne pas être en capacité de le faire… chimiquement !

Le gros défaut des régimes vient donc du fait qu’ils ne sont pas adaptés aux besoins spécifiques de chaque personne. Ils vont la plupart du temps fonctionner à court terme mais être intenables sur le long terme surtout lorsque les effets ne sont plus là.

Et c’est normal ! C’est avant tout dans votre cerveau que cela se passe. Manger et brûler des calories est surtout une aventure biochimique.

Le surpoids vient du cerveau

C’est dans l’hypothalamus que ce trouve la zone de la faim et de la satiété. Des neurones spécialisés y sont en lien avec le système digestif et déclenchent l’un ou l’autre. C’est donc le cerveau qui gère notre appétit.

La ghréline est une hormone fabriquée dans l’estomac lorsque celui est vide. Elle remonte par voie sanguine informer l’hypothalamus et cela stimule l’appétit. Elle favorise aussi le stockage des graisses. C’est donc l’hormone de l’appétit (une hormone orexigène). Elle augmente fortement lors de manque de sommeil et surtout lors de restriction calorique. Diminuer de moitié la quantité de nourriture n’est donc pas une bonne idée.

La leptine, dite hormone de satiété, est secrétée dans le tissu adipeux et varie au cours de la journée (faible le matin, élevée en fin de journée normalement). Elle stimule le métabolisme et permet donc de brûler les graisses. Toutefois, si son taux est bas, votre cerveau envoie des signaux de faim. Certaines personnes développent une résistance à la leptine souvent induite par des habitudes de vie et d’alimentation délétères.

L’insuline favorise l’entrée du glucose (sucre) dans les cellules pour en faire de l’énergie ou pour le stocker dans le foie et les muscles afin d’être utilisé plus tard en cas de disette. C’est donc une hormone anorexigène. L’insuline est produite en fonction de l’alimentation et de l’activité physique. Les excès alimentaires et la sédentarité sont souvent une des causes de troubles insuliniques et de résistance à l’insuline.

D’autres hormones pourraient être citées ici. L’important est surtout de comprendre que lorsque ces messagers sont en insuffisance ou en excès, l’équilibre entre appétit et satiété en est tout chamboulé. Sans oublier que les calories ingérées doivent être métabolisées correctement sous peine d’être stockées et d’entrainer du surpoids.

Comment expliquer les échecs des régimes ?

Les échecs des régimes sont multiples. La première grande erreur est penser à la restriction plutôt qu’à l’équilibre alimentaire. En vous disant « je vais manger, comme ça je vais perdre », vous donnez une information contraire à votre cerveau. Lui comprend qu’il y a moins à manger et qu’il faut donc stocker pour survivre à une éventuelle future famine. Finalement, c’est un fonctionnement très archaïque. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas réduire certaines portions, si vous mangez trop. Ou qu’il ne faut absolument pas suivre de régime. Un régime bien mené peut être bénéfique si les paramètres physiologiques sont également pris en compte.

Certains régimes peuvent avoir des effets négatifs sur la santé s’ils sont menés sur le long terme. Il est donc important de bien se renseigner et d’être accompagné. Les restrictions importantes sont bénéfiques ou nécessaires dans certains cas mais sont dures à tenir et peuvent générer beaucoup de frustration ou de culpabilité. Deux sentiments très mauvais pour l’amour de soi et la silhouette !

Lire aussi l’article : https://www.toutelanutrition.com/wikifit/perte-de-poids-minceur/regimes

Une autre grande cause d’échecs : les déficits nutritionnels et micronutritionnels. L’alimentation moderne est souvent trop riche en glucides élevés, en féculents et en graisses saturées, trop pauvre en protéines, vitamines, minéraux comme le magnésium, antioxydants et en acides gras essentiels type oméga 3. Résultat : l’assiette est mal équilibrée, bourrées de calories vides et carencée en nutriments indispensables à la perte de poids.

Quelles sont les causes du surpoids ?

Le surpoids n’a pas une cause mais plusieurs. Des analyses sanguines complémentaires peuvent être faites auprès de votre médecin pour vérifier les paramètres métaboliques : glycémie, triglycérides, insuline, thyroïde et cortisol notamment. Une fois un bilan complet effectué, vous saurez mieux ce qui est en cause.

Voici plusieurs pistes pour expliquer la résistance à la perte de poids :

  • L’alimentation déséquilibrée pauvre en nutriments mais riches en calories vides. Revoyez donc votre assiette.
  • Le manque d’exercice physique. Le sport ou en tout cas, l’activité physique est la seule façon de métaboliser les glucides en direct sans passer par l’insuline.
  • La résistance à l’insuline se produit lorsque les cellules deviennent moins sensibles à l’insuline. Elle contribue à l’obésité, au syndrome métabolique et au diabète et est favorisée par l’alimentation industrielle, le déficit en magnésium, la sédentarité, le surpoids et le stress notamment.
  • La résistance à la leptine se produit lorsque les récepteurs à la leptine deviennent moins sensibles. La régulation de la satiété devient alors perturbée. Plusieurs facteurs sont en cause : inflammation, consommation élevée de fructose et saccharose, insuffisance de protéines, manque de sommeil et stress notamment.
  • Le stress est un frein important à la perte de poids. Lors de stress chronique, le cortisol est très haut. Il augmente alors le stockage des graisses au niveau abdominal, la rétention d’eau, stimule l’appétit. En gros, il favorise la prise de poids en même temps que la perte musculaire. Le déficit en sérotonine peut expliquer les envies sucrées de fin de journée qui viennent compenser l’anxiété.

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Rééquilibrez votre assiette pour perdre du poids

Le surpoids rime dans la plupart des cas avec inflammation. Une alimentation antiinflammatoire, type méditerranéenne, peut être bénéfique pour réguler l’inflammation : des bonnes protéines, des oméga 3 sous forme d’huiles végétales ou d’oléagineux, des céréales en grains complets pour l’apport en minéraux essentiels et des légumes variés et colorés pour les sources d’antioxydants. Sur le long terme, une alimentation équilibrée et antiinflammatoire se révèle bénéfique pour la santé. Revoyez donc vos réflexes alimentation pour une alimentation plus végétale et moins industrielle.

La place des micronutriments dans la stratégie minceur

Les micronutriments sont des éléments apportés normalement par l’alimentation. S’ils n’ont aucun rôle énergétique, ils sont toutefois indispensables au bon fonctionnement de l’organisme.

Le magnésium est un micronutriment indispensable en cas de stress prolongé mais souvent en déficit. Il contribue à réduire la fatigue et le stress et agit donc sur la régulation de la faim. Il est également utilisé lors de la transformation des sucres et des graisses en énergie. Il permet de moduler la sécrétion de cortisol, l’hormone du stress. Le magnésium se trouve dans les légumes, céréales complètes ou légumineuses mais une supplémentation est souvent nécessaire.

Les acides gras type oméga 3 sont des lipides à visée antiinflammatoire. Ils favorisent la fluidité membranaire des cellules c’est-à-dire leur bon fonctionnement et donc le métabolisme qui permet d’équilibrer l’utilisation des calories et leur stockage. Les régimes sans graisse sont ainsi une aberration car sans acides gras de qualité, le corps n’est pas en mesure de brûler les graisses. Les oméga 3 se trouvent dans les poissons gras ou dans les huiles végétales crues (colza, noix, cameline ou chanvre). Il est important de diminuer l’apport en graisses saturées (viande, produits laitiers, huiles cuites et riches en oméga 6).

Les antioxydants sont des micronutriments présents essentiellement dans les végétaux colorés. Ils préservent du stress oxydatif et du vieillissement prématuré cellulaire. L’acide alpha-lipoïque est un antioxydant puissant. Il favorise la production d’énergie dans les cellules, augmente la sensibilité à l’insuline et les effets délétères du diabète (neuropathie et rétinopathie). Il agit également comme antiinflammatoire.

Pour en savoir plus, prenez rdv en naturopathie ou rdv sur la page dédiée au surpoids

En comprenant quels sont vos besoins physiques et émotionnels, vous pourrez donc adapter une nouvelle stratégie minceur tout en ayant une alimentation normo-calorique ou un régime ponctuel bien mené.

N’oubliez que le stress freine la perte de poids et qu’il faut donc avant tout s’en occuper.

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