Règles hémorragiques : quel traitement naturel ?

Chez certaines femmes, les règles peuvent devenir hémorragiques et entrainer de la fatigue notamment. Voici les causes et les solutions naturelles en naturopathie.

Vous vous demandez si vous souffrez de règles hémorragiques ? Vous avez l’impression de perdre beaucoup de sang mais vous ne savez pas si cela est normal ?

Vos règles vous fatiguent énormément et vous n’arrivez plus à remonter la pente entre deux cycles ?

Je vous explique tout sur les règles abondantes dans cet article et le traitement naturel adapté (parallèlement à toute prise en charge médicale).

Vos règles ont un rôle important dans votre santé !

Les règles sont souvent vécues comme une période handicapante dans la vie d’une femme. Certaines d’entre vous vont même jusqu’à prendre la pilule pour ne plus en avoir. Bien sûr, dans certains cas, la contraception hormonale permet de mettre un frein aux douleurs insupportables (lors d’une endométriose importante notamment).

Pourtant, si les règles sont là, c’est pour une bonne raison : le renouvellement de la paroi utérine en vue d’une éventuelle future grossesse. En effet, pour optimiser la fertilité et la grossesse, quoi de mieux que de refaire la muqueuse utérine à chaque nouveau cycle ?

L’abondance des règles, leur régularité et tous les signes qui les accompagnent sont autant de signaux pour vous indiquer le bon fonctionnement de votre cycle menstruel et de votre équilibre hormonal. Si le flux est peu abondant, trop abondant, trop long, qu’il y a des caillots ou des douleurs, c’est qu’il y a un problème et qu’il est temps de chercher d’où vient le déséquilibre.

Règles normales VS règles abondantes

Les règles durent en moyenne de 3 à 5 jours. La quantité de sang évacué chaque jour correspond à 50 ml environ, l’équivalent d’une tasse à café ou 2 de cups menstruelles à peu près. Finalement, c’est peu contrairement à ce que l’on penserait. Ça, c’est pour un cycle normal.

On parle de règles hémorragiques, abondantes ou encore de ménorragie lorsque :

  • Les saignements durent plus de 7 jours
  • Le flux est supérieur à 80 ml de sang durant les menstruations
  • Vous observez la présence de caillots (dont certains mesurent plus de 1 cm)
  • Vous utilisez plus de 6 tampons ou serviettes ou plus de 5 cups menstruelles par jour
  • Vous changez de protection toutes les heures ou demi-heures
  • Votre score de Higham est supérieur ou égal à 100

Pour d’autres, les règles sont peu abondantes voire absentes (aménorrhée). Même si c’est pratique, c’est tout aussi anormal (lors d’absence de contraception hormonale). Cela peut cacher un problème plus profond : stress important, choc émotionnel, anorexie, anémie, pratique sportive trop intense, etc.

Dans tous les cas, il est nécessaire de réaliser des examens plus poussés pour comprendre la ou les causes à l’origine du déséquilibre.

Le score de Higham permet de calculer votre flux

Si le doute persiste sur l’abondance de vos règles, vous pouvez réaliser directement un calcul simple définit par le score de Higham. Si votre total est supérieur à 100, vous souffrez donc de ménorragie. Pour faire le test en ligne, c’est ICI.

Quelles sont les causes des règles hémorragiques ?

Si vous avez un flux trop abondant, cela peut avoir plusieurs causes :

·         Déséquilibre hormonal avec hyperœstrogénie 

Les œstrogènes sont sécrétés en première partie de cycle (phase folliculaire) pour permettre à la muqueuse utérine de se développer. En cas d’excès d’œstrogènes, l’endomètre peut se développer davantage et entrainer ainsi des règles plus abondantes.

·         Stérilet en cuivre mal toléré ou mal placé

Le stérilet en cuivre est un dispositif intra-utérin (DIU) non hormonal. Le cuivre rend les spermatozoïdes inactifs. Cependant, il est parfois mal supporté et peut augmenter dans ce cas le flux menstruel. Plusieurs raisons sont possibles : une intolérance au cuivre, un terrain inflammatoire déjà présent, une mauvaise position du DIU ou encore un problème de posture ou de placement de l’utérus.

·         Fluidifiants sanguins ou trouble de la coagulation

Certains médicaments et notamment les fluidifiants sanguins augmentent les risques de perte sanguine.

·         Fibrome ou polype utérin

Toute lésion, fibrome ou polype, peut entrainer des saignements plus abondants. Il est donc important de consulter un médecin ou gynécologue pour détecter ou non ce genre de pathologie.

·         Endométriose ou adénomyose

Dans le cas d’une endométriose, l’endomètre se développe anormalement et cela peut entrainer des saignements plus importants. Il est donc également important de consulter votre médecin ou gynécologue pour diagnostiquer ou non cette maladie.

·         Stress important

Tout stress chronique, quotidien et prolongé peut entrainer des changements durables dans l’équilibre hormonal. Cela peut, soit diminuer ou arrêter les règles, soit les rendre plus abondantes.

·         Anémie ou carence en Fer

La présence d’une anémie (taux d’hémoglobine bas) ou d’une anémie ferriprive (anémie par carence en Fer) peut être à la fois cause et conséquence de règles hémorragiques.

Dans tous les cas, et je ne le répéterai jamais, assez, il est important de consulter un professionnel de santé compétent pour réaliser des examens plus complets et s’assurer qu’aucune pathologie grave ne se cache sous ses saignements importants.

Les règles abondantes ont-elles des conséquences ?

Oui ! Et vous l’avez sûrement remarqué vous-même ! Perdre beaucoup de sang peut entrainer une grande fatigue car avec le sang partent également le Fer, ce minéral impliqué dans le transport de l’oxygène, et de nombreuses protéines. Ces déficits peuvent être difficiles à combler le reste du mois et à terme entrainer de réelles carences.

Une anémie est, de plus, un cercle vicieux car elle peut à la fois la cause et la conséquence de l’hyperménorrhée. Outre la fatigue, vous pouvez observer un essoufflement, une pâleur, des maux de tête et des difficultés de concentration notamment.

Existe-t-il un traitement naturel aux règles hémorragiques ?

La première chose à faire si vous souffrez de règles très abondantes, c’est d’aller consulter votre médecin ou gynécologue pour faire un point complet rechercher une cause sous-jacente (fibrome, endométriose, etc.).

Une fois un diagnostic médical posé, tournez-vous vers la naturopathie pour un traitement naturel adapté. La pilule contraceptive n’est pas la seule solution pour retrouver l’équilibre. C’en est une mais qui induit dans bien des cas des effets secondaires. Vous pouvez agir naturellement sur vos règles et votre flux menstruel.

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L’alimentation aide à réguler votre flux !

L’alimentation est également un des facteurs du changement de l’équilibre hormonal. Il est donc essentiel de réadapter votre alimentation.

Voici l’article complet sur l’alimentation antiinflammatoire

Les légumes sont l’ingrédient central qui compose votre assiette. Lorsque vous les choisissez variés, ils pourront combler plus facilement vos besoins en vitamines, minéraux, oligoéléments et antioxydants, autant de nutriments nécessaires au bon fonctionnement de votre organisme. Les légumes sont aussi la base de toute alimentation antiinflammatoire. Mais pas que ! Ils sont également riches en fibres et favorisent le transit. Or, les règles abondantes peuvent également être liée à la présence de constipation et de congestion de toute la zone.

Faites particulièrement attention aux aliments pro-inflammatoires tels que : graisses saturées, huiles riches en oméga 6 (huile de tournesol, de pépins de raisin, d’arachide…), produits laitiers, sucre et produits qui en contiennent, aliments industriels et transformés…

En plus des légumes, favorisez les huiles de première pression à froid riches en oméga 3, précurseurs des prostaglandines antiinflammatoires : huile de colza, noix, cameline ou chanvre. Elles sont à consommer crue directement ajoutées dans l’assiette chaque jour et à alterner.

Il est également essentiel de veiller à votre apport en Fer : viande rouge, boudin, foie, fruits de mer, jaune d’œuf, légumineuses (soja, tofu, lentilles…), oléagineux (graines de courge, amandes, sésame, tahin, noix…), légumes à feuilles vertes (roquette, mâche, épinard…). Le Fer héminique venant des produits animaux est beaucoup mieux assimilés que le Fer non héminique provenant des végétaux. Parallèlement, évitez le thé et le café, surtout proches du repas car ils empêchent la bonne assimilation du Fer.

Alchemilla vulgaris

Quel traitement naturel pour rééquilibrer les règles hémorragiques ?

De nombreuses plantes sont utiles pour retrouver l’équilibre hormonal. Il est tout de même important de comprendre la ou les causes pour pouvoir choisir celles qui conviennent le mieux à votre profil. Pensez donc à consulter votre médecin ou gynécologue afin de poser un diagnostic précis et un naturopathe pour cibler les plantes.

Alchémille

L’alchémille stimule la sécrétion de progestérone. Ça en fait donc une plante maîtresse des femmes en hyperœstrogénie, en syndrome prémenstruel ou certaines pathologies hormonale (endométriose, fibrome, acné hormonal). Elle est également astringente et hémostatique et permet donc de réguler directement les flux trop abondants. Elle agit comme antimycosique et est donc particulièrement adaptée pour les femmes souffrant de mycoses avant les règles notamment.

Article sur l’hyperoestro

Achillée millefeuille

L’achillée millefeuille stimule, elle aussi une stimulante de la sécrétion de progestérone. Hémostatique et circulatoire, elle agit à la fois sur les règles abondantes et douloureuses et la décongestion du petit bassin et de l’utérus : hémorroïdes, jambes lourdes, varices, pesanteur dans le bas ventre, etc. Également appelée l’herbe des blessés, elle permet de calmer les saignements.

Framboisier

La feuille de framboisier est elle aussi une grande plante de la femme. Elle est surtout utilisée aujourd’hui pendant le 3e trimestre de grossesse pour soulager la constipation de la femme enceinte et préparer le travail de l’accouchement. A la fois astringente et tonique utérine, c’est-à-dire qu’elle facilite le bon fonctionnement de l’utérus, elle a donc sa place dans une composition pour les règles hémorragiques.

Vigne rouge ou hamamélis

Ces plantes, vigne rouge et hamamélis, ont une action ici similaire. Elles sont toutes les deux riches en tanins et ont donc une action astringente et calmante des saignements. Elles sont également circulatoires. On y pense donc en cas d’insuffisance veineuse et d’hémorroïdes.

Curcuma

Le curcuma est bien connu pour son action antiinflammatoire. Plusieurs études ont montré son effet sur la réduction de la douleur en cas d’endométriose. Il est plus protecteur du foie et du tractus gastro-intestinal.

Gingembre

Le gingembre a lui aussi une action antiinflammatoire, même si moindre. Mais son action circulatoire et décongestionnante du petit bassin en fait une bonne plante pour la femme aux règles abondantes, douloureuses (également avec endométriose ou fibrome). Elle est également réchauffante. A utiliser donc pour les tempéraments frileux et en hiver.

Mélisse

La mélisse est une plante calmante et antispasmodiques (surtout des douleurs digestives mais aussi en cas de dysménorrhée). Cela dit, elle ne peut être utilisée chez les personnes souffrant d’hypothyroïdie et goître.

Je pourrai citer de nombreuses autres plantes pour leur action sur la détoxication des œstrogènes (le brocoli par exemple) ou l’équilibre hormonal (sauge, lin, gattilier…) mais cela n’aurait ici que peu d’intérêt. L’important étant toujours de comprendre d’où vient le problème pour y apporter la solution la plus adaptée. Faites-vous donc accompagner par un.e professionnel.le compétent.e.

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Une infusion comme traitement naturel des règles hémorragiques ?

Parallèlement à tout ce qui est conseillé, médical ou non, une infusion peut être la bienvenue avant et pendant les règles. Vous pouvez y associer : achillée, alchémille, feuilles de framboisier, menthe poivrée (antispasmodique), hamamélis ou encore gingembre. Vous pouvez ajouter 1/4 de cuillère à café de miel dans votre tasse si besoin.

Pensez aussi à combler vos déficits !

Si les règles abondantes durent depuis un moment, vous risquez d’être carencée en Fer. Or, comme pour tout minéral, combler le déficit peut être long et parfois inconfortable. La première chose est donc de faire évaluer l’étendue des dégâts (prise de sang complète). Attention, une carence en Fer, si elle est associée à d’autres déficits (zinc, magnésium, sélénium, iode…) peut affaiblir votre thyroïde. Renseignez-vous donc.

Ensuite, si cela est nécessaire, optez pour des suppléments naturels, bien élaborés et biodisponibles. Et prenez le temps nécessaire pour remonter la pente.

Pour comprendre pourquoi les minéraux tels que le Fer ou le Magnésium sont souvent mal supportés, visionnez la vidéo : « Pourquoi vous ne supportez pas le Magnésium »

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